Les vélos électriques et l'économie circulaire : la gestion des déchets électroniques

Les vélos électriques sont considérés comme des véhicules éco-responsables contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et offrant une alternative attrayante aux modes de transport ordinaires.

Leur utilisation a connu une croissance exponentielle ces dernières années. Leur popularité découle de leur capacité à combiner les avantages du vélo traditionnel avec une assistance électrique.

Bien que ces vélos soient riches en atouts, l’usage des vélos électriques soulève des questions importantes en matière de gestion des déchets électroniques. Comment gérer ces déchets et quelles astuces peut-on adopter pour les réduire ?

Dans cet article de Velobecane, nous allons parler de l’économie circulaire, se présentant comme une solution idéale dans le contexte des vélos électriques, et mettant particulièrement l'accent sur la gestion appropriée des déchets électroniques.

Un marché en pleine progression

S’il y a un secteur qui connait une impressionnante recrudescence ces dernières années, c’est certainement l’industrie du vélo électrique.

L’Union Sport et Cycle a déclaré que le chiffre d’affaires s’est élevé à 3 milliards d’euro en 2020. Ce chiffre est toujours en hausse et qu’en seulement 10 mois d’une année, jusqu’à 1.9 millions de vélos ont reçu une réparation.

L’allocation des subventions par l’état et les collectivités constitue un autre élément promouvant l’usage du vélo électrique au quotidien. En effet, grâce à ces financements, même les foyers aux revenus modestes ont la possibilité d’acquérir ce moyen de transport.

Plus on achète, plus on jette

Ce qui est étrange avec ce phénomène, c’est que lorsque la demande est croissante, le désir de remplacer ou d’acheter un nouveau vélo électrique est aussi énorme.

Et quand on veut acheter ou échanger, on n’hésite pas à jeter l’ancien vélo. Chaque mois, on a observé des milliers de cyclistes jetant leurs vélos classiques pour les troquer contre un vélo électrique.

Rien qu’en France, 3 millions de vélos classiques sont achetés chaque année, mais plus de 1,5 million sont jetés en déchetterie.

Jeter les vélos entraine des conséquences énormes, si l’on ne cite que la hausse des prix et la pénurie des composants causée par la forte demande.

Et puis, il ne faut pas fermer les yeux aux tonnes de déchets électroniques engendrés par ces vélos jetés. Plus ils sont nombreux, plus les déchets s’entassent.

Qu’est-ce qui peut pousser un cycliste à jeter son vélo ?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles quelqu'un pourrait envisager de se débarrasser d'un ancien vélo plutôt que de le conserver. Voici quelques raisons courantes :

Usure et vétusté

Si le vélo est très ancien et qu'il a subi une usure importante, il peut devenir moins sûr ou moins agréable à utiliser. Les pièces peuvent être endommagées, la rouille peut s'installer, et les performances globales du vélo peuvent diminuer.

Réparations coûteuses

Si le coût des réparations nécessaires pour remettre en état le vélo est élevé par rapport à la valeur du vélo, certaines personnes préfèrent investir dans un nouveau vélo plutôt que de dépenser de l'argent pour restaurer l'ancien.

 

Évolution des besoins

Les besoins d'une personne en matière de cyclisme peuvent évoluer avec le temps. Par exemple, quelqu'un qui pratiquait le cyclisme sur route peut vouloir passer à un vélo tout-terrain. Dans ce cas, il peut être plus pratique de jeter l'ancien vélo pour faire de la place à un modèle plus adapté.

Espace de stockage

Certains individus peuvent ne pas avoir suffisamment d'espace de stockage pour conserver plusieurs vélos, surtout s'ils ne les utilisent pas fréquemment. Ils décident alors de s’en débarrasser d'un pour libérer de l'espace à la maison ou dans un garage.

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Quelques astuces si l’on veut se débarrasser de son VAE

Nous avons déjà soufflé la meilleure solution pour assurer la gestion des déchets électroniques. Il s’agit de l’économie circulaire. Mais avant de parler de cette option, nous avons quelques astuces à vous offrir pour se débarrasser de votre VAE tout en évitant le gaspillage.

Donner le vélo

Plutôt que de jeter un vieux vélo, certaines personnes préfèrent le donner à quelqu'un d'autre ou à des associations. Cela permet de réduire le gaspillage et de donner une seconde vie à l'objet. Cette option est également efficace pour permettre aux publics précaires d’accéder à ce mode de déplacement.

Recycler le vélo et sa batterie

Avant de jeter un vélo, il est toujours utile de considérer s'il peut être réparé ou recyclé. Ce concept est déjà très développé actuellement. Cela contribue à minimiser l'impact sur l'environnement et peut bénéficier à d'autres personnes qui pourraient en avoir besoin.

Les défis de la gestion des déchets électroniques

Gérer les déchets électroniques des vélos électriques est une affaire de tous. Bien que le propriétaire du cycle ne pense plus à cette monture une fois jetée, une prise de conscience serait appréciée.

Les défis de la gestion des déchets doivent être pris en compte par les propriétaires des vélos puis par les responsables de la déchetterie, par l’état et les différents acteurs liés à ce secteur.

Pour relever le défi, il va falloir penser à la batterie du VAE. Les batteries au lithium-ion, largement utilisées dans les vélos électriques en raison de leur légèreté et de leur efficacité énergétique, posent en effet des problèmes environnementaux spécifiques.

Ces batteries peuvent contenir des métaux lourds toxiques, tels que le cobalt, le nickel et le lithium, qui peuvent causer des dommages significatifs à l'environnement s'ils ne sont pas correctement éliminés.

En outre, les composants électroniques des vélos électriques sont également une source importante de déchets électroniques.

Les cartes électroniques, les moteurs et d'autres pièces peuvent contenir des matériaux potentiellement dangereux.

La gestion inadéquate de ces déchets électroniques peut entraîner des conséquences néfastes pour la santé humaine et l'écosystème.

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L'économie circulaire comme meilleure solution

Face à ces défis, l'économie circulaire émerge comme une approche cruciale pour atténuer l'impact environnemental des vélos électriques.

Mais de quoi parle-t-on en économie circulaire et quel est le rapport avec le vélo électrique et les déchets électroniques ? Voici notre hypothèse.

Comprendre l’économie circulaire

L'économie circulaire vise à minimiser le gaspillage et à maximiser l'utilisation des ressources en favorisant la réutilisation, la réparation, le recyclage et la régénération des produits et des matériaux.

Selon ses principes fondamentaux, ce concept se veut être un modèle économique visant à répondre à divers enjeux relatifs à la préservation de la santé de tous, des ressources et de l’environnement.

Il veut aussi imposer un développement industriel et économique aux territoires grâce à la politique anti-gaspillage et à la réduction des déchets.

Promulguée en 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire tourne autour de 5 axes principaux :

-        Sortir du tout jetable

-        Lutter contre le gaspillage et pour la réutilisation solidaire

-        Informer les consommateurs

-        Lutter contre l’obsolescence programmée

-        Mieux produire.

Avec ces différents principes, l’économie circulaire peut totalement s’associer à l’industrie du vélo électrique et la gestion des déchets électroniques. Il suffit tout simplement de déterminer les bonnes stratégies et cibler les éléments du vélo qui peuvent être traités selon les axes de ce concept.

La réparation et la réutilisation des composants du vélo électrique

L'une des principales stratégies de l'économie circulaire pour les vélos électriques consiste à encourager la réparation et la réutilisation des composants.

Les fabricants peuvent concevoir des vélos électriques modulaires, facilitant ainsi le remplacement et la réparation des pièces individuelles. Cela prolonge la durée de vie du produit et réduit la demande de nouvelles matières premières.

Parallèlement, des entreprises spécialisées dans la réparation de vélos électriques peuvent jouer un rôle crucial dans la prolongation de la durée de vie des produits. L’objectif est d’offrir des services de maintenance et de réparation pour éviter une obsolescence prématurée.

Le recyclage des batteries et des composants électroniques

Comme nous l’avons déjà évoqué dans les lignes précédentes, la batterie fait partie des composants du VAE polluant l’environnement lorsqu’elles sont en fin de vie.

Le recyclage approprié des batteries au lithium-ion et des composants électroniques est donc essentiel pour éviter la contamination environnementale.

Les entreprises peuvent mettre en place des programmes de collecte et de recyclage des batteries, garantissant ainsi une élimination sûre et respectueuse de l'environnement.

Des avancées technologiques dans le recyclage des batteries peuvent également contribuer à récupérer les matériaux précieux, tels que le cobalt et le lithium, réduisant ainsi la dépendance à l'exploitation minière de ces ressources.

Les initiatives gouvernementales et industrielles

Une autre solution s’annonce efficace pour assurer la gestion des déchets électroniques causés par les vélos électriques. Il s’agit des initiatives gouvernementales et industrielles qui peuvent s’aligner parfaitement à l’économie circulaire.

Les gouvernements et l'industrie jouent un rôle crucial dans la promotion de l'économie circulaire pour les vélos électriques. Les incitations fiscales pour les fabricants adoptant des pratiques durables, les réglementations sur la gestion des déchets électroniques, et les campagnes de sensibilisation du public sont autant de moyens par lesquels les autorités peuvent encourager la transition vers une gestion plus responsable des déchets.

L'industrie elle-même peut prendre des mesures proactives en intégrant des principes d'économie circulaire dans la conception des produits. On peut penser à investir dans des technologies de recyclage innovantes et à favoriser la transparence tout au long de la chaîne d'approvisionnement.

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Faire du vélo électrique un vélo éternel

Bien que l’économie circulaire soit l’une des meilleures options permettant de réduire les déchets électroniques des vélos électriques, il existe encore des alternatives opérantes concernant cette fois-ci les grandes marques et les constructeurs.

L’objectif ? Créer un vélo électrique qu’on ne jettera pas mais qui deviendra « éternel ». La notion d’éternel réside dans le fait que tous les modules du VAE soient séparés et ne soient pas jetables.

En créant ce type de VAE, le fabricant pourra éviter l’obsolescence prématurée de l’équipement et éviter ainsi le surplus de déchets électroniques.

Ce concept n’existe pas encore en France mais selon nos recherches, il est déjà présent aux Pays-Bas, le pays le plus cyclable au monde. Il a été mis en œuvre par l’entreprise Roetz Life.

Selon le fondateur de cette entreprise, le but principal est de créer un VAE selon un système modulaire et en faire un nouveau genre qui va durer toute une vie.

Le propriétaire du vélo ne va pas s’en séparer définitivement. Lorsqu’il y a un souci technique, il suffit de réparer ou de remplacer le module défectueux. Seule la batterie aura une durée de vie assez courte, mais le concepteur du vélo éternel a déjà pensé à une solution efficace pour remédier à cela.

Comment est construit ce vélo électrique éternel ?

Selon l’entreprise Roetz Life, ce vélo dispose d’un cadre en acier inoxydable servant de structure pour deux modules différents. Le premier se présente comme un module d’entraînement avec sept engrenages et doté de changement de vitesse électronique. Le deuxième module est associé au premier, et prend la forme d’une courroie en carbone.

Outre le système nerveux intelligent qui relie toutes les parties du vélo,  celui-ci est équipé d’une batterie à programmation intelligente et de roues avec des pneumatiques contrôlées par des capteurs intelligents. La durabilité et la robustesse du vélo reposent sur tous ces systèmes intelligents.

Si vous êtes intéressé, notez que ce petit bijou est proposé au prix de 3375 € avec une batterie de 500wh, ou 3725 € avec une batterie de 840wh.

Conclusion

Les vélos électriques offrent une solution de transport durable, mais leur adoption massive nécessite une gestion réfléchie des déchets électroniques associés. L'économie circulaire émerge comme une stratégie cruciale pour aborder ces défis, en encourageant la réparation, la réutilisation et le recyclage des composants.

Il est impératif que les fabricants, les gouvernements et les consommateurs collaborent pour créer un écosystème où les vélos électriques contribuent non seulement à réduire notre empreinte carbone, mais aussi à minimiser leur impact sur l'environnement tout au long de leur cycle de vie. En investissant dans des pratiques durables, nous pouvons assurer que les vélos électriques restent une solution écologique à long terme.

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